La Maison Perronne de Montreux-Jeune
Déjà au XIVème siècle, on sait que l'abbesse de Sainte-Croix possédait à Montreux-Jeune, une maison et une grange pour y déposer la dîme.
Avant la Révolution française : un rectorat
En l'an 1646, le sieur Wolfgang de Staal, de Soleure, docteur en théologie, chanoine de l'église abbatiale de Grandval, devint recteur de Montreux- Jeune et cela dura 35 ans. Il était suisse, jouissait de bénéfices mais ne résidait pas dans le rectorat. Il y fit pourtant de grandes dépenses notamment la construction des granges, écuries et d'une cure paroissiale. Cette cure dont il reste la cave et les murs intérieurs, a été agrandie et restructurée en 1781 par l'architecte François Martin Burger, inspecteur des bâtiments publics de la Haute Alsace, résidant à Belfort.
La maison vendue comme
bien national en 1792
A la Révolution, plus précisément en 1792, ce bâtiment fut vendu comme bien national à un notable, Joseph PERRONNE, maire et premier suppléant du Juge de Paix, lequel décèdera le 4 février 1829. Entre temps, en 1824, un autre presbytère avait été construit par la commune.
La donation à la commune
par Marie Perronne
Le 9 juin 1923, la dernière héritière de la branche PERRONNE, Melle Marie Perronne légua cette propriété à la communauté de Montreux-Jeune, à l'usage d'une cure ou d'une œuvre charitable. Cette situation mit commune et paroisse (le clergé) sur un pied d'égalité mais compliqua plutôt les choses. Cette ancienne maison vit dès lors les locataires se succéder et, la guerre 1939-1945 y laissa des traces qui aggravèrent son état. De plus, les dommages de guerre furent employés à d'autres fins. En 1965, le presbytère en service ayant besoin de réparations, l'évêché céda son droit de jouissance à la commune en échange. En 1971, suite à la dégradation progressive de la bâtisse, le conseil municipal opta pour la démolition pure et simple. Après tous les autres, l'un des derniers vestiges de la seigneurie de Montreux, devait donc disparaître.
La maison Perronne
sauvée de la démolition
C'est alors qu'un petit groupe d'habitants notamment Etienne Geiss qui, plus tard, devait devenir maire, et Jean Dinet, entreprirent une véritable croisade pour la sauvegarde de ce bien immobilier. Contact fut alors pris avec Marc Grodwohl, des Maisons Paysannes de France (devenant Maisons Paysannes d'Alsace). A partir de 1971 et pendant plusieurs années, des chantiers composés de jeunes bénévoles, se succédèrent pour la remise en état.
La Maison Perronne dans les années 70
Les bénévoles sur le toit lors des travaux menés dans les années 70
Une section locale des Maisons Paysannes d'Alsace fut créée sur place : « Les Amis de la Maison Perronne », devenue en 1986, indépendante. La municipalité, sous l'impulsion de son maire Etienne Geiss, y installa la mairie au rez-de-chaussée. Depuis, ce magnifique bâtiment témoignage de la grandeur du rectorat de la seigneurie, est considéré comme un joyau et on vient de loin pour l'admirer. Il fait aujourd'hui la fierté de Montreux-Jeune. En plus de l'administration municipale, se tiennent régulièrement des activités culturelles, concerts, rencontres et réunions comme par exemple les « lôvraies » (veillées de patois roman qui était la langue des ancêtres de ce secteur), expositions de peinture, notamment tous les deux ans, le « Salon de l'Aquarelle », réunissant les plus grands artistes peintres de la région, expositions diverses et autres.
Souvenir du passage de Marc Grodwohl (Maison Paysannes de France) le 25/11/1975
La Maison Perronne lors des travaux menés par les bénévoles
La Maison Perronne en 2008
Détail du colombage avec remplissage en pierres calcaire
Blason de Montreux-Jeune (Vitrail de la salle du Conseil Municipal)